Maryvonne Marcoux 1941-2017

Publié dans @ l'image du jour, Gens d'ici (et d'ailleurs) le 24 janvier 2017

Lorsque je suis arrivé en septembre 1975 sur la colline, c’est au Goût de canon que j’ai trouvé Maryvonne qui m’a ouvert les portes. D’un côté pour travailler dans ce restaurant qu’elle avait ouvert quelques mois plutôt, dans la rue Burdeau, et, de l’autre, en m’offrant la possibilité d’occuper une pièce dans l’appartement qui se trouvait au-dessus de ce local.
À l’époque, à la Croix-Rousse, de nombreuses initiatives alternatives commençaient à s’installer, et elles ont réussi à faire de ce quartier un espace de recherches, de débats et de créations sociales, politiques et aussi économiques, ne serait-ce que pour toutes les personnes qui, encore aujourd’hui, travaillent dans des associations, des coopératives et autres activités culturelles.
C’est grâce à des personnes comme Maryvonne que tout cela a commencé.
Elle vient de décéder le 12 janvier dernier, et ses ami.e.s libertaires lyonnais, qu’elle avait fréquenté.e.s pendant une vingtaine d’années, n’ont pas pu l’accompagner.
Maryvonne, une clope au bec, ses petites lunettes d’observatrice attentive de l’évolution du monde, son caractère un tantinet maternel et sa santé fragile, ses engagements solidaires ici et en Afrique, son rire et son franc-parler étaient une fenêtre ouverte sur ce que nous essayons de construire sur cette colline et, au-delà, un peu plus loin dans toutes les villes ou villages où on ne baissera jamais les bras.
Ce matin, son neveu Romain m’a appris la nouvelle. Je pense à elle en écoutant Arvo Pärt : Für Anna Maria: Complete Piano Music, et je lui envoie un baiser !

Merci Maryvonne

Mimmo Pucciarelli

Et c’est Maryvonne qui m’a accueilli moi aussi, un peu avant. Le mouvement anarchiste avait complètement explosé et un petit groupe (le groupe anarchiste Lyon Espoir) se réunissait chez elle. Nous étions là, une demi douzaine de jeunes anarchistes, assis sur le rebord de son lit, telle une couvée de vilains petits canards. Puis nous avons rejoint le local du 13 rue Pierre Blanc, qui fut le point de départ à la nouvelle aventure libertaire lyonnaise qui continue encore à ce jour.

Jean-Marc Bonnard

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    Mimmo Pucciarelli, en plus d'être l'un des fondateurs de l'Atelier de création libertaire, se balade avec un appareil photo numérique pour humer l'air de la Croix-Rousse. Il nous invite à nous joindre à lui pour explorer cet archipel particulier.

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