Une minute de grève générale • 26/05/23
dix-neuf secondes de bonh’or printanier • 22/05/23
Que vivent les vacances
disent les policiers qui s’entrainent
tranquillement en songeant
aux prochaines batailles
Que vivent les vacances
disent les fantômes habillés de noir
qui tranquillement songent
aux prochains objectifs anticapitalistes
Que vivent les vacances
disent les député·es de droite et de gauche
en attendant les prochaines réformes
mal embouchées ou difficiles à atteindre
Que vivent les vacances
disent les travailleurs et les travailleuses
qui sont prêt·es à sacrifier encore quelques années,
pourvu que les jours heureux de la retraite arrivent…
Que vivent les vacances
disent les poètes du dimanche
en songeant qu’une nouvelle semaine va commencer
et pour sûr qu’elle sera belle, douce et émouvante…
ou pas…
D’un ACAB à l’autre • 08/05/23
D’un ACAB à l’autre
Samedi 6 mai 2023
sept cents irréductibles ont défilé
à l’écart des banques
et du centre ville
mais toujours aussi déterminé·es
à crier en chœur « ACAB »
et puis comme d’hab
des ombres en noir vêtues
ont pris d’assaut quelques abribus
– peut-être gênant à la libre circulation ? –
et réchauffé encore un peu plus le climat
en mettant feu à quelque poubelles,
pas des riches cette fois-ci,
on était pas dans le quartier des riches,
mais avec l’aide de l’héroïque fanfare
le cortège a pu arriver à destination
en respirant encore des restes de gaz
pas celui hilarant…
16 heures… j’abandonne nos ami·es
les déterminé·es et irréductibles
qui n’ont jamais arrêté de hurler « ACAB »
ou encore « la rue est à qui ? À nous, à nous, à nous !… »
À 16 heures j’ai rebroussé chemin
pour rentrer à la Croix-Rousse
en passant par le centre,
et là, à ma grande surprise,
un autre foule estimée quant à elle
à plusieurs dizaines de milliers de personnes
murmurait elle aussi
« la rue est à qui ? À nous, à nous, à nous !… »
et puis aussi « ACAB »
ACAB ? ai-je demandé à une de ces personnes toute souriante ?
Oui, m’a-t-elle répondu,
All Consumption is Always Beneficial…
Bon et moi qui attends depuis un demi-siècle
une révolution non-violente
et contre la société de consommation,
j’ai baisse la tête sur le guidon
et je suis rentré quelque peu peiné.
ACAAAAAAAAAABBBBBBB