J’aime la lecture, le soir dans mon lit, les orteils bien écartés, lorsque j’enfourche mes lunettes qui me permettent de caresser les mots noirs sur la page blanche. J’aime la lecture… mais aussi observer toutes ces personnes qui se concentrent, sur une ligne (ou sur un écran !) loin de leur lit. N’assistons-nous pas là au retour du printemps éternel ?
Assis par dessus tout ce qui se passe sur cette planète terre, à côté de tous ceux et de toutes celles qui nous offrent des fleurs. Je suis fasciné par le repos des fesses sur des pierres individualistes et froides. Je vous guette et vous guetterai tout le printemps !
La lecture est un bien collectif. J’espère que nous aurons toujours assez de papier pour imprimer les mots qui nous étreignent, et ceux qui nous incitent à regarder de plus près ce qu’il y a de l’autre côté du pont. Que vive la lecture, même celle que, de temps en temps, je fais dans tes mains pleines de flocons de neige, et bientôt de rayons printaniers.
En attendant le printemps, avant le froid de l’hiver du plaisir marié à la joie toute blanche de la neige, il y en avait qui avaient pris le temps de s’asseoir et de respirer…
En novembre, nous avons encore eu du soleil et de la douceur. Les Croix-Roussiens et les Croix-Roussiennes, ainsi que nos ami-e-s venu-e-s des autres quartiers du monde en ont profité. Mais le froid tousse à nos portes…
Restez assis, je vous en prie. Et profitez du paysage, du temps et des ami-e-s qui vous entourent. Et, surtout, ne pensez pas trop au nombre d’heures passées par nos anciens canuts sur leur métier à tisser… Respirez et dites-nous à quoi rêvez-vous : amour ? révolution ? ou bien…
Nos amis lecteurs profitent de ces derniers jours de soleil pour prendre leur temps et finir de lire qui son livre, qui son journal. Plus tard, la lecture se fera en intérieur et le photographe ne pourra plus capturer ses images d’une culture du quotidien.
On voit qu’il fait encore beau : les gens continuent de profiter du soleil et de la chaleur, en se demandant ce qu’ils devront porter le lendemain. On appelle cela l’«été indien» et nous pouvons remercier les Indiens de nous l’avoir apporté.
Assis, seuls, à plusieurs, à discuter, à rêver, à dormir… le temps nous incite à prendre… notre temps.
Certains sont assis dans leur coin. D’autres sont assis pour lire, ou discuter. Certains sont assis avec, devant eux la ville et le monde (urbi et orbi, diraient certains).
