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Récits de Christiania
Silence n° 191, juin 1995

En plein centre de Copenhague, une caserne est à l’abandon. En 1971, un squatt s’y installe. C’est le début de Christiania, une « commune libre » qui existe donc depuis plus de 20 ans. L’auteur, qui y a vécu plusieurs années, y est retourné en 1994 pour voir ce qu’était devenu le lieu.

Il a réalisé de nombreuses interviews à cette occasion et la lecture de ces interviews permet de découvrir peu à peu le fonctionnement de cette ville dans la ville où vivent jusqu’à 2 000 personnes pendant les beaux jours.
Le groupe voulant rester totalement libertaire, toute hiérarchie de pouvoir a été refusée d’entrée, seules sont acceptées les réunions d’habitants du lieu (pour être habitant, il faut dormir sur place). Ces réunions doivent être annoncées par affichage à l’avance et les décisions s’y prennent au consensus... mais les absents ne sont pas obligés d’appliquer les décisions.
Concrètement, cela donne un mélange d’activistes et de profiteurs. Parmi ces derniers, on retrouve beaucoup de vendeurs de drogues, des alcooliques et des clochards. Pour entrer dans Christiania, la seule règle est d’y trouver un logement... ce qui dès le début nécessite un rapport de force l’auteur a par exemple détruit un élevage de poules appartenant à des immigrés pour se faire un logement du poulailler, les immigrés le menaçant, il a acheté clandestinement-une roulotte à quelqu’un qui voulait partir. La vente d’autres drogues que le haschich est aujourd’hui interdite après une longue bagarre avec les dealers... Viols et bagarres sont monnaie courante. La police a renoncé à intervenir dans la caserne. Les ressources du groupe un tiers des habitants vivent de l’assistance sociale. Quelques réalisations alternatives se sont mises en place : surtout des bars, mais aussi quelques ateliers d’artisanat dont les ventes se font en partie à l’extérieur ou aux touristes. Le complément est l’argent de la drogue que les dealers réinvestissent généreusement dans les commerces locaux.
Pour tout amateur d’alternatives concrètes à la société, l’expérience est certes passionnante et le livre se dévore en quelques heures... mais quelle angoisse.
FV.