|
|
L’insoumission incarcérée
GAVROCHE n° 85, janvier et février 1996
Depuis la libéralisation du « statut des objecteurs », autour des années 80 en France, les insoumis et ceux qui les soutiennent ont oublié que l’incarcération était un aléa inhérent à cet acte de rupture.
Les objecteurs espagnols, en prenant le risque de l’incarcération comme une donnée inévitable, ont su l’utiliser comme élément d’une lutte politique antimilitariste forte.
Ce petit livre, témoignage récent de leur approche sans cesse remise en question, ne peut laisser indifférents, ni les réfractaires à l’armée, ni ceux qui s’investissent contre l’oppression carcérale.
Devant le discours de plus en plus corporatistes de leurs compagnons européens, empêtrés entre les inévitables dérives du service dit civil, les illusions d’une réforme lente, et la crainte de la prison qui conduit les derniers insoumis toujours plus isolés à espérer l’indulgence du pouvoir, les insoumis en Espagne affichent un discours et des actes en rupture avec la tradition objectrice. Il ne s’agit plus d’obtenir un aménagement humain de la répression et de la prison, mais, par une stratégie insoumise, de porter directement le coup à cette institution disciplinaire.
|
|
|
|