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Marie Huot
Le Monde libertaire n° 1851 - juin 2023

Une femme combattante

Marie Huot (1846-I930), peu connue aujourd’hui et que Sylvain Wagnon nous permet de redécouvrir, fut engagée dans de nombreux combats. En relation avec Louise Michel et Jeanne Humbert, elle dénonça toutes les exploitations et toutes les souffrances humaines et animales. Néomalthusienne, elle fut l’une des pionnières de la grève des ventres. À la fois, pour libérer les femmes des injonctions à la procréation, leur permettre le libre exercice de leurs corps mais aussi par souci de ne pas livrer au capital de la chair à canon ou des serfs pour les bagnes industriels. Néomalthusianisme qui, aux côtés de Paul Robin, conduisit Marie Huot à militer pour l’éducation sexuelle et la liberté de contraception.

Marie s’engage par ailleurs pleinement pour la cause animale qui, pour elle, est une lutte prioritaire au même titre que la lutte des classes. Cette cause est, pour elle, une « partie intégrante » de la question sociale. À cette fin, elle crée en 1883, la Ligue populaire contre la vivisection et combat la tauromachie importée d’Espagne en France en 1853. Elle ne cesse, lors de ses conférences, de dénoncer toutes les dominations, celle contre les femmes, les animaux et bien sûr tes prolétaires asservis. Antivivisection qui l’entraîne, dans de violentes polémiques, à s’opposer à Claude Bernard. Féminisme qui lui fait dénoncer Jean-Martin Charcot pour maltraitance des femmes c aliénées ou encore Louis Pasteur et son procédé naissant de vaccination. Refus du vaccin, dont elle serait sans doute aujourd’hui revenue. Autre facette, plus étonnante, voire la plus dépassée, de cette femme militante, ce sont les liens qu’elle a entretenus, non seulement avec le symbolisme dans son œuvre poétique, mais surtout avec le courant théosophique qui flirte avec le mysticisme et un certain ésotérisme.

Pour clore l’ouvrage, Sylvain Wagnon fait un parallèle entre la grève des ventres des XlXe et XXe siècles à laquelle participèrent Marie Huot et le mouvement contemporain en Grande-Bretagne « Birthstrike mouvement » (2019-2021). Enfin, pour éclairer la pensée de Marie Huot, l’auteur puise largement dans ses textes et nous livre en fin de volume deux belles annexes : Maternités (1892) et Le mal de vivre (1909). En bref, un beau portrait de femme libertaire féministe, militante, végétarienne radicale et mystique à ses heures.

Hugues
Groupe Commune de Paris