Black lives matter, Me too, Balance ton porc, Les marches des fiertés, Youth for climate, L214, Extinction rébellion. Le début de ce XXIe siècle est traversé par de nombreuses revendications : plus de justice sociale bien sûr, mais surtout plus d’égalité entre les sexes, entre les genres, entre les « races » pour reprendre ce terme dans son acception anglo-saxonnes, entre les vivants humains et non-humains… Des mouvements qui affichent leur volonté de faire converger les luttes, de rassembler sous la même bannière féminisme, animalisme et antiracisme comme résultants d’un même système de domination. L’intersectionnalité, c’est son nom, est ainsi devenue l’épouvantail des conservateurs de tous poils désireux d’y voir la menace ultime contre une tradition fantasmée.

Et pourtant, si je vous disais qu’à la fin du XIXe siècle déjà, des femmes se battaient non seulement pour plus de justice sociale mais aussi pour leur propre émancipation et contre les maltraitances aux animaux en utilisant les arguments qui seront ceux de l’intersectionnalité. Proche de la célèbre Louise Michel et du courant anarchiste, Marie Huot fut une de ces combattantes à la fois libertaire, féministe, antispéciste et théosophe.

Notre invité est Sylvain Wagnon, il est chercheur au Lirdef le laboratoire interdisciplinaire de recherche en didactique, éducation et formation et vient de sortir un ouvrage intitulé Marie Huot : libertaire, néomalthusienne, antispéciste, théosophe..., sorti aux éditions Atelier de création libertaire en avril dernier. Il y montre l’actualité de son combat en dressant notamment des parallèles entre la grève des ventres revendiquée par Marie Huot en cette fin de XIXe siècle et le mouvement Birth strike for futur initié en 2019.

https://www.umontpellier.fr/articles/a-lum-la-science-s02-ep22-de-marie-huot-a-eurostim