Anars bagnards 15 et FIN
dimanche 21 août 2011 par JMD
Où l’inventaire des sources utilisées par Valérie Portet permet de saisir l’ampleur du travail de mémoire accompli. 15e et dernier épisode. Lire le reste de cet article »
Où l’inventaire des sources utilisées par Valérie Portet permet de saisir l’ampleur du travail de mémoire accompli. 15e et dernier épisode. Lire le reste de cet article »
Où l’étude de Valérie Portet sur les bagnards anars se conclut par la mise en relief des attitudes de résistance. Résistance à l’autorité. Résistance au système éliminatoire. Résistance et non compromission. Résistance et solidarité. 14e épisode.
CONCLUSION
L’étude du bagne en tant qu’institution totale comme le définit Erving Goffman nous a permis de mener une étude plus précise des comportements de notre échantillon. En effet, nous avons pu mettre en rapport les concepts qu’il dégage des conséquences du fonctionnement et des objectifs d’une telle institution, avec les éléments extraits du corpus analysé. Ce qui nous a permis de détecter des mécanismes particuliers dans la représentation du système concentrationnaire du bagne par les individus constituant notre échantillon. En calquant l’approche biographique choisie sur ces modalités d’étude nous avons pu restituer la dimension humaine propre à ce type d’analyse en limitant les erreurs d’interprétation. Lire le reste de cet article »
Où il est dit que l’éloignement du criminel, faisant fi d’une très hypothétique volonté étatique de l’amender, provoque une mort sociale de l’individu sous surveillance. 3e épisode.
CHAPITRE 3
LES BAGNES D’OUTRE-MER OU LE PANOPTIQUE À CIEL OUVERT
La présentation de l’institution du bagne, à travers ses fondements et ses objectifs ainsi que dans fonctionnement, nous conduit à en proposer à la fois une interprétation sociologique, mais aussi une méthode d’appréhension concrète de la réalité que nous tenterons d’observer. Quels mécanismes socio-politiques instaurent ce nouveau rapport à la punition ? Peut-on considérer à travers l’étude de leur organisation et de leurs objectifs que les bagnes d’Outre-mer sont une forme d’institution totale ? En répondant à ces questions fondamentales nous construirons ainsi le cadre de notre réflexion sur l’expérience vécue des condamnés à travers l’exemple des transportés anarchistes de 1887 à 1914. Lire le reste de cet article »
Longue et instructive, l’introduction de Valérie Portet met à plat toute la problématique de son sujet d’étude, dédié « à tous les prisonniers d’hier et d’aujourd’hui. A toutes leurs luttes… » . Et quel sujet ! L’historienne est fort probablement la première à s’être penchée, en 1995, sur la question des anarchistes au bagne, envisagée dans une optique socio-historique. Grâce à ses recherches aux archives de l’Outre Mer à Aix en Provence, elle a su dégager un corpus intéressant même s’il convenait au départ d’affiner la définition du détenu libertaire. Son approche systémique, s’appuyant aussi sur les souvenirs et autres témoignages sur le bagne, permet alors de comprendre ce que fut l’enfer de Roussenq, de Jacob Law, de Clément Duval ou encore la vie d’un honnête fagot, condamné à Amiens et Orléans en 1905 pour avoir refusé de mendier son droit de vivre. Lire le reste de cet article »
Prendre le temps ? Souffler ? Raccrocher l’espace d’un ou de deux mois de plaisirs estivaux ? Vacances, j’oublie tout ? On ne se chauffe pas de ce bois-là au Jacoblog, nom d’une pince monseigneur ! Car, à l’heure où l’A10, l’A7 et toutes les autres autoroutes du soleil s’apprêtent à digérer le flux grandissant de la transhumance, se préparent au génocide des hérissons qui, eux, n’émargent pas au travailler plus pour vivre moins, nous, nous continuons à tracer notre honnête chemin pour vous emmener sur la piste de la compréhension de l’honnête cambrioleur Jacob. A votre gauche, les aphorismes du voleur et, à votre gauche, l’indispensable mémoire de Valérie Portet sur les bagnards anarchistes. En face de vous : un jeu. Une activité ludique de bord de mer et d’ailleurs. Lire le reste de cet article »
Personnage haut en couleur – le noir et le rouge bien évidemment – et figure incontournable du mouvement libertaire contemporain, Marianne Enckell n’a ni sa langue, ni sa plume dans sa poche. Elle est l’auteur de nombreux ouvrages (sur la fédération jurassienne, sur Clément Duval, etc.) et participe à de non moins nombreuses revues. Historienne, archiviste, elle est aussi traductrice. L’animatrice du Centre International de Recherches sur l’Anarchisme de Lausanne nous livre ici sa verve et son savoir sur les bagnards libertaires. Elle revient aussi sur le débat historiographique autour des pratiques illégalistes et terroristes, débat que l’on peut encore entrevoir dans le numéro 22 de Réfractions (printemps 2009). Lire le reste de cet article »
Le bagne est né de la fin des galères royales. La chiourme se sédentarise avec l’ordonnance du 27 septembre 1748 et subit le travail alors servile dans les entrepôts maritimes et les arsenaux métropolitains. Le XIXe siècle reprend à son compte les idées positivistes et sociales des l’amendement et de la régénération issues des Lumières. Mais en métropole, la question pénale évolue en fonctions des préoccupations sécuritaires de la société de son temps. Les critiques se font de plus en plus aiguës vis à vis des bagnes portuaires.[1]. Elle est l’aboutissement de toute une série de lois et décrets fixant la déportation (loi du 8 juin 1850 sur la déportation en Algérie) et la transportation (décret du 8 décembre 1851 sur la transportation politique des individus soupçonnés d’affiliation à des sociétés secrètes, décret du 27 mars 1852 fixant la Guyane comme lieu de transportation). L’article 2 de la loi du 30 mai 1854 spécifie que « les condamnés seront employés aux travaux les plus pénibles ». Le condamné doit donc souffrir pour expier. Et l’article 6 institue le doublage. Cette pratique impose un temps de résidence dans la colonie égal à celui de la condamnation si celle-ci est inférieure à huit ans. Au-delà, la résidence obligatoire devient perpétuelle.