Aphorismes du bagnard
jeudi 2 juillet 2020 par JMD
Fiche donc le chagrin à la porte. Sans aller jusqu’à la gaieté, tu dois pouvoir puiser beaucoup de sérénité dans les leçons de choses de la vie.
Lettre à Marie Jacob, 29 juillet 1914
Fiche donc le chagrin à la porte. Sans aller jusqu’à la gaieté, tu dois pouvoir puiser beaucoup de sérénité dans les leçons de choses de la vie.
Lettre à Marie Jacob, 29 juillet 1914
Bonne graine sait résister.
Lettre à Marie Jacob, 19 décembre 1913
C’est avec des actes que l’on arrive à s’affranchir des lois de la nécessité et non avec des formules séduisantes mais creuses.
Lettre à Marie Jacob, 17 novembre 1913
En somme, ce malheur aura de bons résultats pour moi, la douleur étant encore, quand on y résiste, le meilleur des toniques. Quand on a enduré ce que j’ai souffert, je t’assure que l’on ne craint plus rien.
Lettre à Marie Jacob, 26 août 1913
Il ne faut pas non plus se dessécher de chagrin. Laisse donc le passé en paix et table sur l’avenir.
Lettre à Marie Jacob, 8 mai 1912
Si Louis Rousseau s’attache dans un premier temps à dresser un tableau d’ensemble, précis et exhaustif, des pratiques pénitentiaires dans les bagnes de Guyane, les chapitre VIII et IX composent de toute évidence la deuxième partie de son livre en exposant d’une manière complémentaire et comparative la conscience des condamnés et celle de leurs gardiens. De la sorte, et après avoir longuement montré que le statut des hommes punis est pire que celui des esclaves car il n’y a pas une nécessité absolue à préserver un élément pénal considéré comme un danger social et comme un outil interchangeable, le médecin peut logiquement récuser les idées de régénération et d’amendement. Bien sûr quelques forçats sortent du lot et parviennent à résister et même à s’extraire de cette entreprise généralisée de mort et d’avilissement. Mais ce ne sont alors que de rares exceptions venant confirmer ce qu’Alexandre Jacob, son ami, écrivait au Ministres des colonies le 11 septembre 1915 : « le régime disciplinaire n’a pas en vue l’amélioration morale, le redressement du criminel, mais tout au contraire son abrutissement. » Lire le reste de cet article »
Qui sait ? ne voudront-ils pas que tu les remercies, que tu leur fasses la révérence ? Eh bien ! nom de Dieu ! il ne manquerait plus que cela. Ce serait là un fait unique dans l’histoire de la résignation ; un fait capable à lui seul de confondre le darwinisme. On ne pourrait plus dire que l’homme descend du singe, mais du chien…
Prison d’Orléans, 03 juillet 1905
Où l’étude de Valérie Portet sur les bagnards anars se conclut par la mise en relief des attitudes de résistance. Résistance à l’autorité. Résistance au système éliminatoire. Résistance et non compromission. Résistance et solidarité. 14e épisode.
CONCLUSION
L’étude du bagne en tant qu’institution totale comme le définit Erving Goffman nous a permis de mener une étude plus précise des comportements de notre échantillon. En effet, nous avons pu mettre en rapport les concepts qu’il dégage des conséquences du fonctionnement et des objectifs d’une telle institution, avec les éléments extraits du corpus analysé. Ce qui nous a permis de détecter des mécanismes particuliers dans la représentation du système concentrationnaire du bagne par les individus constituant notre échantillon. En calquant l’approche biographique choisie sur ces modalités d’étude nous avons pu restituer la dimension humaine propre à ce type d’analyse en limitant les erreurs d’interprétation. Lire le reste de cet article »
Nous avons mis en ligne, au mois de juin 2008, le long papier que le commandant Michel avait donné dans le numéro 20 du magazine Confessions des frères Kessel en date du 15 avril 1937. Dans cet article, le chef des pénitenciers des îles du Salut livrait une vision quelque peu égocentrique du bagne et de ses bagnards. Et, parmi cette masse d’hommes punis, il en était un considéré comme son « vieil ennemi » : »Si j’avais pu conclure la paix avec Jacob, je l’aurais fait bien volontiers« . Lire le reste de cet article »
Personnage haut en couleur – le noir et le rouge bien évidemment – et figure incontournable du mouvement libertaire contemporain, Marianne Enckell n’a ni sa langue, ni sa plume dans sa poche. Elle est l’auteur de nombreux ouvrages (sur la fédération jurassienne, sur Clément Duval, etc.) et participe à de non moins nombreuses revues. Historienne, archiviste, elle est aussi traductrice. L’animatrice du Centre International de Recherches sur l’Anarchisme de Lausanne nous livre ici sa verve et son savoir sur les bagnards libertaires. Elle revient aussi sur le débat historiographique autour des pratiques illégalistes et terroristes, débat que l’on peut encore entrevoir dans le numéro 22 de Réfractions (printemps 2009). Lire le reste de cet article »