Le marque-page Jacob
Outre son utilité première, le marque-page offre la possibilité de synthétiser un personnage, une idée, une histoire … un livre par le biais d’une petite phrase, d’un slogan, d’un jeu de couleurs, d’une image. La qualité esthétique de ce type de support publicitaire réalisé sur un espace restreint en fait alors un bon moyen de promotion et de propagande. Ainsi peut-on lire sur celui réalisé par la CNT au début de ce millénaire (à moins que ce ne soit à la fin du précédent) : le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend.
La première version des Ecrits de Jacob par L’Insomniaque en 1995 s’accompagne d’un superbe marque-page aux tons beige et l’ACL, pour la sortie de L’honnête cambrioleur, n’échappe pas à la règle en reprenant la 1e de couverture de cet ouvrage. On y distingue alors Alexandre Jacob sur fond noir superbement dessiné par Romain Louvel (voir le site web créé par cet auteur). Mais il peut tout aussi bien s’agir en fin de compte de la perpétuation d’une vieille tradition politique de propagande iconographique, tradition prenant racine dans la Révolution Française et faisant la renommée d’un certain nombre de caricaturistes. La carte postale diffuse aussi au XIXe siècle nombre d’idées politiques. Il n’est pas un courant, un parti, un mouvement qui ne l’ait utilisée. En 1905 Germinal, journal libertaire amiénois, en sort toute une série à l’effigie de Jacob et des Travailleurs de la Nuit après le procès d’Amiens, au cours duquel il s’est illustré par une intense propagande et un soutien sans faille à ceux-ci. Nous n’avons pu hélas mettre la main sur cette série iconographique. Germinal fut également le premier à publier, sous forme de feuilleton, les Souvenirs d’un révolté que Jacob écrit à la prison d’Orléans (« le pays des frelons » comme il l’appelle) alors qu’il est dans l’attente de son second procès.
Tags: ACL, CNT, Insomniaque, Jacob, Louvel
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