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MASSONI Marie-Dominique
Toujours à retardement
Chaque soir, la lumière éteinte, elle commençait une narration, un essai, une biographie, et parfois même, ô merveille, un poème. Le lendemain matin, elle reprenait ses activités maternelles et ménagères : le nouveau projet lui paraissait alors impossible. Elle voulait une œuvre totale, inclassable, qui tînt du journal, de la correspondance, de l’analyse de la société, intégrant ce qu’elle pressentait, du nécessaire dépassement de l’affrontement entre idéalisme et matérialisme. Son texte, porteur d’un souffle de révolte, crèverait écrans et miroirs, dans lesquels elle se faisait de l’ombre ; il en appellerait à la vraie vie. Les poèmes, comme autant de médaillons, fuseraient, et il serait possible d’ouvrir et de commencer à lire à partir de n’importe quelle page y compris la dernière (comme un journal, un magazine, comme un conte, un roman d’aventures, comme quand on triche).
Marie-Dominique Massoni a publié Sans message (éd. Michel Cassé), Limaille et l’Entrée et la Sortie (éd. du Genévrier), Tout filet perdu (Haldernablou). Elle participe, depuis 1978, aux activités collectives du groupe de Paris du mouvement surréaliste et notamment, avec ses assemblages, à l’exposition « Terre intérieure » (Hourglass, 1993). Collabore régulièrement à la revue surréaliste tchèque Analogon.
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