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Anarchisme en Méditerranée orientale et occidentale (1860-1920)
La table des matières

Introduction par Isabelle Felici et Costantino Paonessa

I. Déplacements

- Amilcare Cipriani, un garibaldien en Méditerranée par Serena Ganzarolli

Les expériences d’exil, de même que les voyages et les expériences migratoires, sont déterminantes dans la formation d’un réseau militant international ainsi que pour l’échange d’idées, de livres et de journaux, de pratiques nécessaires à la lutte. La révolte d’Athènes (1862), les premières formes de militantisme ouvrier en Égypte et la révolte de Crète (1866) sont des éléments clés dans la formation du futur anarchiste Amilcare Cipriani. Ce chapitre s’appuie sur une lecture critique de plusieurs sources historiques et littéraires et s’interroge sur le rôle qu’ont joué les révoltes en Méditerranée orientale contre les puissances européennes et ottomane dans l’émergence de l’internationalisme et dans la mise en place de formes d’organisation internationale.

- Florido Matteucci  : Parcours et engagement d’un anarchiste italien
dans le monde méditerranéen à la fin du xixe siècle par
Thomas Beugniet

Si les pérégrinations d’Errico Malatesta ou de Pietro Gori ont bien été étudiées par les historiens de l’anarchisme, celles de Florido Matteucci, éminente figure de l’anarchisme italien à la charnière des années 1880, sont moins connues mais pourtant enrichissantes. En effet, ses déplacements entre les grands foyers de l’anarchisme italien que sont Genève, Lugano, Marseille, Nice, Barcelone, Alexandrie, dans un laps de temps assez court, entre 1880 et 1885, fournissent non seulement des indications essentielles sur l’engagement internationaliste, mais sont également révélateurs des activités et pratiques de surveillance et d’administration de l’exil qui ont cours à cette période. Ce chapitre présente sa personne dans une perspective transnationale, en se focalisant sur ses déplacements, contacts et échanges dans le monde méditerranéen.

II. Lieux

- Anarchistes italiens en Tunisie. Groupes et organisations (1885-1921) par Weil Bahri

Malgré les nombreuses restrictions opérées par les autorités tunisiennes et protectorales françaises en Tunisie, des groupes politiques et des organisations syndicales émergent entre 1885 et 1921, dans lesquels opèrent des militants anarchistes italiens. Grâce notamment aux sources de police et aux publications de la presse anarchiste en langue italienne de l’époque sur le sol tunisien, ce chapitre propose de faire l’état des lieux sur ces groupes militants actifs dans la Régence.

- Alexandrie-Odessa. Réseaux anarchistes-syndicalistes, solidarité internationaliste et répression coloniale par Rim Naguib

Deux moments de mobilisation sont au centre de ce chapitre  : deux manifestations de protestation contre l’extradition d’Égypte vers l’Empire russe de militants syndicalistes (janvier 1907 et mai 1913). À travers l’étude de ces deux cas de résistance contre les déportations, l’intérêt est porté sur la façon dont sont contrôlés les militants anarchistes et socialistes en contexte colonial, ainsi que sur la façon dont les militants libertaires en contexte migratoire contribuent à la création d’une culture politique de solidarité internationaliste et d’anti­autoritarisme à Alexandrie.

III. Points de vue

- L’anarchisme espagnol et la question du Maroc avant et pendant la guerre civile (1936-1939) par Laura Galián

Ce chapitre est consacré à la façon dont les anarchistes espagnols se positionnent vis-à-vis du Maroc, à l’époque du protectorat espagnol (1912-1958), et à l’égard des Marocains durant la guerre civile espagnole. L’objectif est de montrer la complexité des relations entre anarchisme, colonialisme et internationalisme, dans un contexte où l’anarchisme, malgré ses prétentions anticolonialistes, émancipatrices et internationalistes, a pu servir, consciemment ou non, les intérêts du colonisateur. Le chapitre traite d’abord la question de la colonisation à travers l’exemple marocain et les répercussions sur les classes espagnoles les plus pauvres, premières victimes des guerres coloniales. Il se penche aussi sur le projet de révolte nationaliste dans le nord du Maroc envisagée par la CNT afin de déstabiliser le Protectorat et les troupes de Franco en 1936. Il étudie ensuite la façon dont le Maroc et les Marocains sont représentés, notamment dans la presse, à travers l’exemple du journal Fragua Social (1936-1939), organe de la CNT.

- Les «  communautés  » d’anarchistes italiens en Égypte et en Tunisie. Étude comparée par Giorgio Sacchetti

Ce chapitre brosse le portrait d’un groupe hétérogène et impétueux d’irréguliers, d’aventuriers, de subversifs, de révolutionnaires de passage ou installés en Égypte et en Tunisie, deux lieux d’accueil pour les anarchistes italiens en Méditerranée au tournant des xixe-xxe siècles. En prenant la mesure des transferts culturels en acte, l’objectif est de comparer l’expérience anarchiste dans chacun des deux pays, de mettre en évidence les éléments communs à ces groupes humains qui partagent les mêmes idéaux, souvent le même destin et, de fait, la même appartenance nationale.

- Les auteurs et les autrices