- Alexandre Jacob, l’honnête cambrioleur - http://www.atelierdecreationlibertaire.com/alexandre-jacob -

Il y a soixante-quatre ans, le sourire aux lèvres

Le 17 août 1954, le vieux Marius de Bois Saint Denis écrit à son ami Guy Denizeau de Lussault sur Loire pour lui annoncer son intention de se suicider. Il organise et explique le geste fatal prévue de longue date : « Aussi bien je vous quitte sans désespoir, le sourire aux lèvres, la paix dans le cœur. Vous êtes trop jeunes pour pouvoir apprécier le plaisir qu’il y a à partir en bonne santé, en faisant la nique à toutes les infirmités qui guettent la vieillesse. Elles sont toutes là, réunies ces salopes, prêtes à me dévorer. Très peu pour moi. Adressez-vous à ceux qui s’accrochent à la vie. J’ai vécu, je puis mourir, amen. » Il y a soixante-quatre ans, samedi 28 août 1954, il met son plan à exécution et réussit sa dernière évasion. Morphine et monoxyde de carbone. Alexandre Marius Jacob est mort. IL avait 75 ans. Le corps est découvert le lendemain matin par la voisine du vieux marchand forain. Comme prévu, elle téléphone à Bernard Bouquereau d’Issoudun qui, à son tour, prévient Louis Briselance et Guy Denizeau qui rappliquent immédiatement.  On aurait cru qu’il dormait comme nous l’a dit ce dernier en 2001. C’est lui qui avise par télégramme Pierre Valentin Berthier et les époux Passas. Comme prévu, l’inhumation se fait trois jours plus tard « afin qu’il n’y ait pas de surprise de réveil dans la boîte ». Josette, son amour, et Robert, son ami, ne pourront faire le trajet depuis Romans. Depuis le mardi 31 août 1954, l’honnête cambrioleur, ancien bagnard et marchand forain à la retraite, repose au cimetière de Reuilly dans l’Indre. Si vous passez par-là, allez-donc prendre un verre de l’excellent rosé du cru devant sa dernière demeure et buvez-le à sa santé. Il le mérite bien.