- Alexandre Jacob, l’honnête cambrioleur - http://www.atelierdecreationlibertaire.com/alexandre-jacob -

34777 codes

[1]La correspondance du bagne est épluchée par l’administration pénitentiaire qui n’hésite pas à confisquer les missives dès que celles-ci lui semblent suspectes ; celles de Jacob contiennent donc de nombreux passages codés. Jacob se sert souvent de ce subterfuge pour décrire les difficultés de circulation du courrier illicite. Quelquefois il annonce des tentatives d’évasion, d’autres fois il exhorte sa mère à la plus grande prudence vis-à-vis de telle ou telle connaissance. Une grande partie des noms codés, dont les éditions L’Insomniaque font un inventaire presque complet en 1995 puis en 2004 dans les Ecrits du matricule 34777, représentent soit Jacob lui-même, soit sa mère, soit des intermédiaires, amis ou ennemis, soit des projets.

Il joue alors avec les noms, les prénoms du masculin au féminin, se sert du contrepet et use du verlan. Il dédouble son personnage dans une même situation en se servant de deux prénoms codés comme Auguste et Paul par exemple. S’il se sert parfois d’images particulières, utilisant les mots des mondes du livre ou de la guerre, c’est le domaine de la famille qui domine largement le vocabulaire codé. Les personnages deviennent tour à tour ses frères, ses sœurs, ses tantes, ses oncles, ses cousins et cousines, quelquefois ses grands-parents. Les allusions à cette nombreuse famille désignent pour la plupart, soit sa mère, soit lui-même.

Certains noms codés sont limpides, certaines situations sont claires : il est évident qu’Octave personnifie la police. Elisabeth personnifie l’Administration Pénitentiaire. Il est certain que l’abondance de passages codés annonce une préparation d’évasion. D’autres, en revanche, posent nettement plus de problèmes d’interprétation. Mais la recherche reste ouverte … et tu peux, ami jacoblogueur, en te munissant des Ecrits du forçat Jacob, proposer quelques solutions à ces codes honnêtement mystérieux. La liste qui suit renvoie aux dates des lettres de Jacob à sa mère.

ALBERT

1911 : 08/ 02. 1914 : 20/10. Peu important dans la correspondance, ce personnage est un ami des Jacob.

ALEXIS 1915 : 14/ 01 ; 25/ 02 ; 12/ 09. 1917 : 23/ 02. Alexandre le présente comme un cousin. C’est un des seuls amis marseillais des Jacob qui leur soient restés fidèles. Il meurt en 1917.

ALICE 1922 : 29/08 ; 24/ 09. 1923 : 12/ 03. Elle est associée à JACQUES et à Me Aron. Elle aide pendant une courte période Marie Jacob dans ses démarches administratives avant de disparaître en Afrique centrale.

ALIX 1923 : 29/ 06. 1924 : 09/ 01 1925 : 26/ 06. Un couple d’amis qui ont aidé Marie à développer la campagne en faveur de la libération d’Alexandre. Ils sont aussi en relation avec l’ONCLE (le Dr Rousseau). Peut-être s’agit-il des époux Aron ou encore d’Alric l’ancien gestionnaire des îles du Salut chez qui Jacob fut assigné.

ANDRÉ 1910 : 22/ 02. 1911 : 22/ 03 ; 22/ 12. Un ami proche des Jacob, peut-être un ancien de la bande envoyé à Cayenne : la mention faite à propos d’un comportement douteux de sa femme fait penser à Félix Bour ; sa compagne, Léontine Tissandier, avait dénoncé toute la bande lors du procès d’Amiens.

ANNE, voir MARIE

AUGUSTE, AUGUSTIN 1911 : 21/05; 13/07; 29/08; 28/09; 11/ 12. 1912 : 16/02 ; 22/ 02 ; 02/ 03 ; 05/ 06 ; 02/08 ; 07/ 08 ; 25/ 08 ; 24/ 09 ; 10/12 ; 19/ 12. 1913 : 12/02 ; 08/ 05 ; 28/ 07 ; 26/ 08 ; 12/09 ; 29/ 10 ; 17/ 11 ; 19/ 12. 1914 : 15/ 01 ; 29/ 07 ; 20/ 10. 1916 : 18/ 12. 1917 : 09/ 03 ; 01/ 06 ; 30/ 07 ; 20/ 09. 1918 : 24/ 01 ; 07/ 02. 1919 : 12/ 02 ; 14/ 02 ; 22/ 07. 1923 : 19/ 10 ; 17/ 11. 1925 : 19/ 11. C’est un des noms codés désignant Jacob lui-même. Il apparaît tout au long de la correspondance. Il semble se servir de ce nom surtout pour annoncer ses tentatives d’évasion.

Pendant les dernières années de bagne, il sert abondamment pour les échanges d’informations avec l’ONCLE.

[1]BAPTISTE, JEAN-BAPTISTE 1917 : 18/ 05 ; 17/ 11. Un des codes liés au projet d’évasion avec Dieudonné. C’est peut-être un pseudonyme pour Marie Jacob.

BARON 1917 : 01/ 06.  1924 : 27/ 08. Une ancienne connaissance de Marseille qui semble être une nouvelle fois emprisonnée.Le baron était aussi le surnom de Jules Clarenson, ami de Jacob et complice dans le coup de la rue Quincampoix (06 octobre 1901).

BETTY 1911 : 18/ 10. 1912 : 02/03 ; 19/ 12. 1913 : 08/ 05. Une déclinaison d’ÉLISABETH, le nom codé désignant l’administration pénitentiaire. Autour du mois de janvier 1913, Jacob utilise ce surnom au travers de titres de livres : La Cour de la reine Betty est à rapprocher du Règne d’Élisabeth ; ou de bibliothèques imaginaires, comme « la collection Betty » et « la bibliothèque d’Élisabeth ».

BIBA 1914 : 29/ 07. Seule apparition de ce personnage dans toute la correspondance.

BIBYL 1912 : 03/ 01. 1913 : 01/ 06. Un intermédiaire pour le courrier clandestin, soit à Cayenne, soit en France, dont Jacob s’est méfié – à tort selon lui.

BLANC (M.), BLANCHE, BLANQUET 1919: 29/ 08 ; 01/ 11 ; 29/ 11. 1920: 27/ 01 ; 10/ 05 ; 19/ 08. 1921 : 30/ 07 ; 29/ 09 ; 22/ 10 ; 25/ 11. 1922 : 08/ 03. Une seule et même personne au travers de ces trois pseudonymes. Jacob parle à travers eux d’instructions qu’il envoie à sa mère durant cette courte période. Il pourrait s’agir d’une boîte aux lettres située rue de Seine, que Jacob abandonne en mars 1922.

BONNE VOISINE Nous n’indiquons pas toutes les apparitions de cette prétendue amie de Marie Jacob. Elle apparaît dans la lettre du 17 janvier 1911. Ensuite, Jacob la salue, souvent en compagnie de sa tante et des camarades, dans une grande partie des lettres. Nous ignorons qui elle désigne : soit un(e) ami(e), soit un(e) camarade qui reste fidèle aux Jacob.

BOULANG (Mme) 1922 : 21/ 11. 1923 : 12/ 03. C’est peut-être une boîte à lettres, un destinataire qu’Alexandre domicilie à Aubervilliers.

BRUN (M.) 1911 : 08/02. 1915 : 14/ 01. 1918 : 05/ 08 ; 30/ 09 ; 05/ 11 ; 27/ 11 ; 24/ 12. 1919 : 15/ 01. Il s’agit d’un vieil ami des Jacob, peut-être même d’un membre de la bande que Marie Jacob retrouve en août 1918.

BRUNWICH 1913 : 03/ 06. Seule apparition de cet homme que Jacob ne semble pas porter dans son cœur. Son nom n’est peut-être pas codé, seule la proximité d’autres codes laisse subsister un doute.

CHARLES 1910 : 22/ 02. 1911 : 29/ 07 ; 18/ 10. 1917 : 30/ 07. 1918 : 18/ 03. Un ami proche des Jacob puisque, pour simuler une maladie, Alexandre l’indique à sa mère comme auxiliaire possible pour aller chercher un microbe à l’hôpital. Peut-être Charles Malato, car Jacob rappelle par la suite qu’il est écrivain. Il rejette définitivement cette vieille connaissance suite à une histoire de désertion : comme s’il était déçu par l’attitude désormais résignée de cet ancien « voisin ». Il parait aussi évident que le ralliement de certains anarchistes à l’Union Sacrée pendant la guerre a réduit le cercle des amis de l’honnête cambrioleur.

COLOMBAT, COLOMBANI, COLOMBES 1916 : 12/05 ; 3/06 ; 27/06 ; 22/08 ; 27/ 09 ; 28/ 09. 1917 : 23/02. Jacob annonce plusieurs fois l’arrivée de ce personnage à Paris et demande à sa mère de s’occuper de lui, comme s’il parlait d’un courrier très précis, peut-être au sujet d’une tentative d’évasion. Il est possible qu’il soit en relation avec ces amis, habitant sans doute du côté de Colombes, dont Jacob parle à plusieurs reprises.

DAVID 1911 : 22/ 01. Bien qu’il ne soit nommé qu’une fois dans l’ensemble de la correspondance, ce personnage est un auxiliaire de Jacob : il réceptionne visiblement du courrier de PAUL (Jacob) qui doit expliquer un projet d’évasion.

DOROTHÉE 1911 : 22/ 01. Mentionnée en même temps que DAVID. Peut-être le surnom de Joseph Ferrand, puisque tous deux sortaient d’une période de lutte avec l’administration, suite à l’affaire Capeletti.

ÉLISABETH (ÉLISA, ÉLISE, ÉLSA, LISA, LISE) 1911 : 22/ 03 ; 20/ 04 ; 21/ 05 ; 24/ 06 ; 29/ 08. 1912 : 02/ 01 ; 14/ 03 ; 31/ 03 ; 05/ 06 ; 24/ 09 ; 10/ 12. 1913 : 02/ 02 ; 13/ 02 ; 08/ 05 ; 26/ 08 ; 12/ 09 ; 26/ 09 ; 17/ 11 ; 19/ 12. 1914 : 15/ 01 ; 02/ 07 ; 29/ 07. 1915 : 14/ 01 ; 07/ 02 ; 25/ 02 ; 12/ 04 ; 19/ 04 ; 28/ 06 ; 01/ 08 ; 28/ 09 ; 11/ 12. 1916 : 13/ 05 ; 22/ 08 ; 27/09 ; 15/ 11 ; 18/ 12. 1917 : 23/ 02 ; 09/ 03 ; 22/ 04 ; 18/ 05 ; 30/ 07 ; 03/ 09. 1918 : 24/ 01 ; 30/ 09. 1919 : 16/ 01 ; 22/ 07. 1920 : 17/ 06. 1921 : 14/ 03 ; 30/ 07. 1922 : 29/ 08. 1924 : 16/12. Selon les dires de Jacob – confiés à Alain Sergent lorsque celui-ci écrivait son livre -, ÉLISABETH et ses dérivés personnifient l’administration pénitentiaire. Il est intéressant de noter que, dans la majorité des cas, Jacob la représente comme une amie, certainement pour brouiller un peu plus les lectures indiscrètes. Il faut donc, pour déchiffrer les codes, inverser le sens premier de cette figure, très présente dans l’ensemble de la correspondance, à chaque mention.

ÉMILIE, ÉMILIENNE, MILIE 1917 : 18/ 05 ; 30/ 07 ; 03/ 09 ; 20/ 09. 1918 : 24/ 01. Alias Firbos, cet individu a trahi Jacob et Dieudonné quand ceux-ci attendaient de l’argent et du matériel que Marie essayait de leur faire parvenir par son intermédiaire.

FÉLICIE, FÉLICIEN 1911 : 07/ 11. 1912 : 05/ 06 ; 01/ 07 ; 02/ 08. Ses quelques apparitions semblent la désigner comme un objet plus que comme une personne physique : elle pourrait symboliser soit un projet, soit un courrier clandestin, qui ne parvient pas à ses fins par ailleurs.

GEORGES 1920 : 05/ 01. Seule mention faite à ce cousin de Bruxelles.

GÉRAUD, GÉROD, GERRO, voir ROGER

GIEVANT, GIEVANY, GIEVENY, GIEVETY 1916 : 15/ 11. 1917 : 23/ 02 ; 09/ 03 ; 22/04. Jacob demande à sa mère de lui envoyer du matériel au travers de ces noms déclinés : il fait même référence à une œuvre imaginaire de Dickens pour lui préciser sa requête.

GRAND-MAMAN 1913 : 17/ 11. L’unique apparition de ce personnage ne permet que d’y voir un ami des Jacob.

[1]HARRAUD (Mme) 1917 : 18/ 05 ; 30/ 07. Comme pour TANTE et BONNE VOISINE, Jacob la salue en fin de lettre ; c’est certainement une relation des Jacob.

HÉLÈNE, HELLINE 1913 : 27/ 08 ; 25/ 10 ; 17/ 11. 1914 : 02/ 07 ; 29/ 07 ; 19/ 11. 1915 : 19/ 04. 1916 : 13/ 05 ; 22/ 08. Ce nom est associé à la rue d’Orsel, siège du Libertaire. Hélène est une personnalité assez influente, qui a un rapport étroit avec une « feuille », souvent sujette à des « querelles de chapelle », ayant un lien de parenté avec LOUIS (Matha ?). Elle semble avoir été libraire. De plus, Jacob signale sa disparition en juillet 1914, un mois après la suspension du Libertaire.

HONORÉ 1911 : 08/ 02. 1913 : 08/ 05 ; 04/ 07. C’est à coup sûr un très vieil ami des Jacob puisque Alexandre parle de son fils qu’il a connu jeune et qui a maintenant 24 ans. Il pourrait être Honoré Bonnefoy, un ancien des Travailleurs de la nuit qui, né en 1861, est âgé de 50 ans en 1911.

JACQUES, JACQUELIN 1910 : 12/ 03. 1911 : 21/ 05. 1912 : 22/ 02 ; 02/ 03 ; 24/ 09. 1915 : 28/ 06 ; 12/ 09. 1916 : 13/ 05 ; 27/ 06 ; 15/ 11. 1917 : 03/ 09. 1918 : 24/ 01 ; 07/ 02 ; 06/ 06.

1919 : 19/ 09 ; 01/ 11 ; 19/ 11. 1920 : 08/ 02 ; 03/ 04 ; 17/ 05 ; 17/ 06 ; 22/ 07 ; 19/ 08 ; 27/ 09 ; 22/ 10. 1921 : 24/ 02 ; 14/ 03 ; 15/ 04 ; 26/ 06 ; 30/ 07 ; 29/ 09 ; 22/ 10 ; 25/ 11. 1922 : 29/ 08 ; 24/ 09. 1923 : 27/ 08. Avant la guerre, Jacob ne semble pas le tenir en haute estime, le prenant pour un arriviste. Il conseille tout de même à sa mère de rester en relation avec lui. Le seul Jacques connu de l’ancienne bande est Sautarel, bijoutier, mais rien ne permet de conclure qu’il s’agit bien de lui. Puis Jacob revient sur ses méfiances premières : il tient finalement cet ancien ami, qui était présent au procès d’Amiens, pour un bon bougre. Celui-ci sert vraisemblablement de destinataire pour le courrier clandestin. Notons une invraisemblance qui signale un code : Jacob avait demandé que Jacques lui envoie une montre, il en accuse réception en août 1920 et se plaint de ne pas l’avoir reçue en mars 1921…

JEAN-BAPTISTE, voir BAPTISTE, JEANNOT, JEANNAT (Mme) 1920 : 22/ 07. 1921 : 30/ 07. 1923 : 28/07 ; 17/ 12. 1924 : 19/ 11. Les termes employés par Jacob pour parler de ce personnage en font à coup sûr une des boîtes aux lettres de Marie Jacob : il le désigne comme un « canal », pose des questions quant à sa disponibilité et demande des éclaircissements sur une confusion d’adresse avec MmeDAIGNAN.

JULIEN, JULIA, JULIE 1911 : 22/01 ; 29/08 ; 28/ 09. 1912 : 28/01 ; 14/ 03 ; 23/ 03. 1913 : 08/05 ; 06/ 01 ; 03/ 06 ; 27/ 08 ; 17/ 11 ; 20/ 11 ; 19/ 12. 1914 : 15/ 01. 1915 : 07/ 02 ; 25/ 02 ; 12/ 04 ; 19/ 04 ; 28/ 06 ; 11/ 12. 1916 : 15/ 02 ; 12/ 05 ; 03/ 06 ; 18/ 12. 1917 : 23/ 02 ; 09/ 03 ; 03/ 09 ; 20/ 09 ; 20/ 10. 1918 : 24/ 01 ; 18/ 03. 1919 : 14/ 02. 1920 : 10/05 ; 17/ 11. 1921 : 14/03 ; 26/ 06 ; 30/ 07 ; 29/ 09. 1922 : 29/ 08. 1923 : 12/ 03 ; 08/ 04 ; 05/ 05 ; 04/ 06 ; 29/ 06 ; 27/ 08 ; 19/ 10 ; 17/ 11 ; 17/ 12. 1924 : 15/ 01 ; 07/ 02 ; 10/ 04 ; 05/ 05 ; 02/ 06 ; 16/ 12. 1925 : 26/ 06. Un des noms codés les plus employés pour désigner Jacob lui-même. Il décrit à travers lui son état physique, sa résistance face aux événements, ses différents projets, sa communion de pensée avec sa mère. Julien reste toujours assez limpide, assez clair pour que l’on puisse décrypter sans difficultés les remous de la vie d’Alexandre. Comme les autres pseudonymes, il est très occupé par la correspondance avec l’ONCLE.

LAURE 1911 : 30/ 10 ; 22/ 12. 1912 : 02/ 01. Ce personnage, à propos duquel on ne peut rien conclure, semble être un ami des Jacob, peut-être en prison en France, en tout cas dans une situation pénible, en butte aux tracasseries policières.

LAURENT, LAURENCE, LAURAND, LORAND 1911 : 30/10 ; 11/ 12. 1912 : 22/02 ; 02/ 03. 1913 : 13/ 02. Il s’agit d’un personnage ambigu : c’est un proche des Jacob, mais Alexandre conseille à sa mère de s’en méfier. Laurence est associée à Jacques ; après avoir connu des déboires dans le milieu des soi-disant camarades, elle finit par laisser tomber Marie à son tour. Jacob conseille alors à sa mère de rompre avec elle.

LÉON 1913 : 31/ 01. Un ami de Jacob. C’est la seule allusion à cet homme dans toute la correspondance : il s’agit peut-être Léon Pélissard dont Jacob annonce la mort à panama dans cette lettre.

LÉONIE 1911 : 22/ 12. 1913 : 12/ 09. Jacob ne semble pas apprécier outre mesure cette personne qu’il associe au peu recommandable PAULIN.

LISA, LISE, VOIR ÉLISABETH.

LOUIS 1912 : 24/ 09. 1913 : 27/ 08. 1916 : 13/ 05 ; 28/ 09 ; 18/ 12. En relation avec HÉLÈNE et JACQUES, il fait partie des anciens camarades qui ont retourné leur veste. Mais à partir de 1916, il devient beaucoup plus jeune et ressemble plus à une boîte aux lettres qui aurait changé d’adresse. Peut-être est-ce un même code pour deux significations différentes à deux époques différentes.

LOUISE, LOUISET, LOUISON 1911 : 22/03 ; 29/04 ; 29/ 07 ; 07/ 11. 1912 : 05/ 06. 1915 : 12/ 09 1916 : 12/ 04 ; 03/ 06 ; 27/ 06 ; 25/ 07 ; 15/ 11. 1918 : 05/ 11. 1921 : 22/ 10. Relation d’ANDRÉ (Aron ?), nous la savons assez proche de Marie pour habiter un moment avec elle, mais assez lointaine des Jacob pour qu’Alexandre émette des réserves à son égard. Cela ne l’empêche pas de conseiller à sa mère d’aller voir désormais ce personnage : elle semble faire partie des destinataires du courrier clandestin.

LUCIEN, LUCIE, LUCE, LUCIENNE 1910 : 18/ 01. 1911 : 30/10 ; 11/ 12. 1912 : 02/01 ; 03/ 01 ; 14/ 03 ; 31/ 03 ; 08/05 ; 09/ 05 ; 01/ 07 ; 19/ 11. 1913 : 27/ 01 ; 31/ 01 ; 13/ 02..

1914 : 27/ 09 ; 19/ 11. 1915 : 14/ 01 ; 12/ 09 ; 28/ 09 ; 17/ 10. 1916 : 15/ 11. 1917 : 22/ 04 ; 18/ 05 ; 01/ 06.  1918 : 30/ 09 ; 05/ 11 ; 27/ 11. 1919 : 16/01 ; 12/ 02 ; 22/ 07 ; 29/ 08 ; 19/ 11. 1920 : 17/ 06. 1921 : 22/ 10. 1923 : 28/07 ; 27/ 08 ; 19/ 10 ; 17/ 11 ; 06/03 ; 18/ 11. 1924 : 02/ 02 ; 06/ 03 ; 18/ 11. Comme JULIEN, ce personnage aux écritures multiples est encore une fois Jacob lui-même. Il lui permet de signaler à sa mère tout ce qui le concerne : ses envois de courrier clandestin comme ses projets d’évasion.

MADELEINE MADELON 1910 : 22/ 02 ; 27/ 05. Nom de code pour le bagnard Fernand Fau : il devait réceptionner des armes que Marie faisait parvenir à Jacob. Le coup fut découvert, car Jacob pensant que sa lettre ne serait pas lue par l’administration avait indiqué à sa mère la nature du code à venir : l’opération serait, pour le courrier normal, « le mariage de Madelon ».

MARIE ETANNE, Mme MARIE 1917 : 01/ 06. 1918 : 30/ 09. Nom de code pour un intermédiaire. Jacob pensait d’abord que celui-ci avait eu des problèmes avec la police, mais il comprend plus tard qu’il a été trahi. Il s’agit certainement d’un forçat libéré qui n’a pas rempli son rôle de facteur.

MARIUS 1915 : 01/ 08 ; 17/ 10. 1916 : 07/02 ; 07/08 ; 08/ 02. C’est sans doute un nom codé pour Marie Jacob. Jacob lui indique de cette façon les arrivées de courrier qui semblent problématiques.

MICHEL, MICHELINE, MIGUEL  1913 : 26/ 09 ; 25/ 10 ; 20/ 11 ; 19/ 12. 1914 : 15/ 01 ; 02/ 07 ; 29/ 07 ; 23/ 09 ; 20/ 10. 1915 : 22/ 08. 1917 : 20/ 09 ; 01/10.

Ce journaliste-libraire est peu digne de confiance ; Jacob en parle au moment de l’article écrit sur « les embusqués » du bagne. La dernière allusion à ce personnage date du 1er octobre 1917. Miguel Almereyda qui participa à la Guerre Sociale et au Bonnet Rouge et qui donna au Libertaire en 1905 un article prenant la défense de Jacob, est mort « suicidé » à la prison de Fresnes le 14 août de cette année.

MILIE, voir ÉMILIE

MILOU 1916 : 27/ 09. 1917 : 09/ 03. Ces deux apparitions ne suffisent pas pour deviner ce qu’il personnifie.

MYRA, MYRRHA 1911 : 17/ 10 ; 18/ 10 ; 07/ 11 ; 11/ 12 ; 22/ 12. 1912 : 16/ 02 ; 22/ 02 ; 02/ 03 ; 23/ 03 ; 06/ 06 ; 19/ 11 ; 10/ 12 ; 19/ 12. 1913 : 12/02 ; 08/ 05 ; 03/ 06 ; 27/ 08. Myra est, gloire au contrepet, Marie. Ce code lui sert surtout à demander à sa mère si elle a reçu le courrier clandestin qu’AUGUSTE, LUCIEN, JULIEN, PAUL (alias Jacob) lui ont envoyé. Il peut aussi la prévenir de projets qu’il échafaude comme des échecs auxquels aboutissent certaines tentatives d’évasion, sans même que l’administration soit au courant.

OCTAVE 1910 : 22/ 02. 1911 : 17/ 03 ; 18/ 10 ; 07/ 11. 1912 : 02/01 ; 16/ 02 ; 14/ 03 ; 30/ 03 ; 01/07 ; 22/ 10. 1913 : 25/ 10 ; 20/ 11 ; 19/ 12. 1914 : 15/01 ; 29/ 07. 1916 : 12/ 05 ; 03/ 06 ; 27/ 09 ; 18/ 12. 1917 : 01/ 06 ; 30/ 07 ; 03/ 09. 1918 : 018/03. 1919 : 22/ 07. 1923 : 19/ 10. 1924 : 05/06 ; 27/ 08. Ce personnage récurrent représente la Sûreté. Il est évoqué à chaque tentative d’évasion, ce qui montre que la police métropolitaine surveillait les agissements des amis de Jacob chaque fois qu’elle en avait l’occasion.

ONCLE 1923 : 12/ 03 ; 08/ 04 ; 05/ 05 ; 04/ 06 ; 29/ 06 ; 28/ 07 ; 27/ 08 ; 10/ 10 ; 17/ 11 ; 17/ 12. 1924 : 15/ 01 ; 07/ 02 ; 06/ 03 ; 10/ 04 ; 05/ 05 ; 02/ 06 ; 25/ 07 ; 27/ 08 ; 18/11 ; 16/ 12. C’est le nom codé pour le docteur Louis Rousseau. Après son départ de Cayenne, il entreprit de faire publier son livre sur le bagne en France. Jacob continua de lui faire parvenir des éléments pour la rédaction de l’ouvrage.

[1]PALMA 1915 : 14/ 01. Un ancien camarade.

PAUL, PAUL-LOUIS, PAUL REBOUL 1911 : 22/ 01 ; 08/ 02 ; 22/ 03 ; 20/ 04 ; 21/ 05 ; 24/ 06 ; 29/ 08 ; 10/ 10 ; 18/10 ; 07/ 11. 1912 : 02/ 01. Paul est un autre nom codé pour Jacob. Celui-ci, contrairement aux autres, semble lié à une période, voire à une évasion précise. Il disparaît ensuite complètement de la correspondance. Fait intéressant, Jacob l’emploie en même temps qu’AUGUSTE, brouillant ainsi les pistes.

PAULIN, PAULINE 1911 : 22/ 12. 1912 : 02/ 01. Les deux occurrences de ce personnage montrent ses liaisons avec la police. Jacob le considère comme un ennemi.

QUATRE FILS 1921 : 30/ 07 ; 22/ 10. 1923 : 08/ 04 ; 17/ 12. C’est un autre pseudonyme de Jacob. Il demande même à sa mère de lui préciser le nom du destinataire de cette filière qui semble être franchement associée à l’ONCLE.

RIP, RIPIN, Me RIPIN 1913 : 13/ 02 ; 03/ 06. Un avocat à qui Marie avait demandé conseil : Jacob lui suggère rapidement de s’en passer.

ROGER, GÉRAUD, GÉROD, GERRO 1915 : 19/ 01 ; 25/ 02 ; 19/ 04 ; 24/ 05 ; 28/ 06 ; 28/ 09. 1917 : 03/ 09. 1921 : 14/ 03. Cet individu, à la manière d’ÉMILIE-Firbos, a trompé Jacob à qu’il devait remettre du matériel qu’avait envoyé Marie Jacob.

ROSE (Mlle) 1918 : 27/ 11 ; 24/ 12. 1919 : 15/ 01 ; 29/ 08 ; 18/ 09 ; 01/ 11 ; 19/ 11. 1920 : 08/ 02 ; 17/ 05 ; 17/ 06 ; 22/ 07 ; 17/ 09. 1921 : 15/ 04 ; 26/ 06 ; 29/ 09. Une amie que Jacob salue en fin de lettres, comme pour BONNE VOISINE et TANTE.

SEBAT 1910 : 22/ 02. Un camarade des Jacob, au même titre que CHARLES. Retenons que Sébast était un des diminutifs de Sébastien Faure.

SÉVINE 1910 : 18/ 01. C’est la seule apparition de ce personnage.

SITANE 1916 : 27/ 09. Cet individu pourrait représenter l’administration pénitentiaire. Jacob l’utilise au moment où il parle de sa tentative de faire sauter le Maroni.

TANTE Nous n’indiquons pas toutes les apparitions de ce personnage très présent dans toute la correspondance. Elle apparaît dès le début de l’année 1910. Jacob la salue très fréquemment en fin de lettres, tout comme la BONNE VOISINE. Hors des formules de salutation, elle se révèle quelquefois comme un auxiliaire précieux pour la réception du courrier.

THÉRÉSA 1915 : 28/ 09. 1921 : 30/ 07. Nom de code pour Marie Jacob. Jacob lui ordonne de ne rien envoyer juste après une tentative d’évasion, plus tard il lui demande de préciser une adresse.

TITIN 1917 : 20/ 09. C’est un ami qui réceptionne le courrier ou qui aide Marie Jacob dans ses démarches administratives. Cela peut être Marie elle-même. L’image de la guerre peut signifier que ce personnage a des problèmes avec la police.

TRÉVÉ 1916 : 27/ 09. Pseudonyme d’un personnage susceptible de rapporter à l’administration la tentative de faire sauter le Maroni.

VALTHARD 1912 : 25/ 08. Nom de code resté mystérieux, il s’agit peut-être d’une boîte aux lettres. La seule chose dont nous puissions être sûrs est que ce nom intervient pendant une préparation d’évasion.

VAUDOIS, VAUDOYER, VAUVAIS, VAUVAY, VAUVOIS 1912 : 03/ 01 ; 25/ 08 ; 19/ 11. 1913 : 27/ 01 ; 02/ 02 ; 13/ 02 ; 12/ 09 ; 25/ 10 ; 17/ 11. 1914 : 15/ 01 ; 02/ 06 ; 02/ 07 ; 29/ 07. Vraisemblablement un ami des Jacob. Il semble aider Marie dans ses démarches en faveur de son fils, peut-être même dans une préparation d’évasion. Il est associé à un nom de livre : Les Sept Vaudoyers. Il pourrait s’agir de Gustave Hervé rallié au nationalisme le plus dur à partir de 1912 après avoir animé La Guerre Sociale et l’Association Internationale Antimilitariste.