- Alexandre Jacob, l’honnête cambrioleur - http://www.atelierdecreationlibertaire.com/alexandre-jacob -

Où trouver Jacob ?

pancarte Marius Jacob [1]La question peut paraître farfelue mais restreindre la réponse au seul boulevard des allongés de Reuilly dans l’Indre n’apporterait quasiment aucun élément de compréhension sur l’homme. Il se pourrait même que la vision que l’on en ait puisse être déformer par les propos d’historiens locaux ou prétendus tels. Il nous a semblé utile, au bout de quatre années d’investigations jacobiennes, de donner au visiteur du blog de l’honnête cambrioleur une liste, plus ou moins complète, de lieux et de livres où l’on est presque sûr d’aborder l’illégaliste, le bagnard et le marchand forain. Ecce Alexandre Marius Jacob.

Il existe à ce jour quatre biographies de Jacob. Alain Sergent a été en 1950 le premier à tirer le portrait de l’illégaliste dans Un anarchiste de la Belle Epoque paru aux Editions du Seuil. En 1970, le journaliste et romancier Bernard Thomas fait du voleur un aventurier hors norme dans son Jacob paru chez Tchou. C’est, à peu de mots près, le même livre que l’on retrouve chez Mazarine en 1998 avec Les vies d’Alexandre Jacob. L’ouvrage a été édité en espagnol et en italien. Auparavant, en 1993, l’avocat niçois William Caruchet donne une version encore plus affabulatrice de l’histoire du voleur dans son Marius Jacob anarchiste cambrioleur paru chez Séguier. Bernard Thomas intente d’ailleurs un procès pour plagiat à ce dernier. Considérons ces trois ouvrages utiles à l’historiographie. Celui de Sergent doit être mis à part car l’écrivain a imaginé son livre sur les dires même de Jacob.

Nous avons soutenu notre thèse sur Alexandre Jacob à l’université de Nancy II en juin 2006 et, deux ans plus tard, L’Atelier de Création Libertaire la publiait sous le titre Alexandre Jacob l’honnête cambrioleur. A la demande de l’ACL, nous animons aussi depuis cette date le blog éponyme (http://www.atelierdecreationlibertaire.com/alexandre-jacob/) qui nous permet d’approfondir la connaissance du personnage et d’ouvrir de multiples fenêtres sur l’histoire de l’anarchisme, de la propagande par le fait, de l’illégalisme, du bagne, de la question carcérale, sur l’historiographie et la bibliographie « jacobienne » et sur le fallacieux amalgame trop souvent fait avec Arsène Lupin, ce que nous nommons la lupinose !

Alexandre Jacob a intégré depuis longtemps la sphère du roman. Nous pouvons considérer comme tel les biographies de Thomas et Caruchet. Mais il est intéressant de remarquer que l’on peut retrouver la trace de l’honnête cambrioleur chez des pointures du polar français tels que Didier Daenincks, Gilles del Pappas ou encore Patrick Pécherot. Il est encore l’objet de fréquentes évocations chez l’écrivain régionaliste marseillais Jean Contrucci.

Alexandre Jacob a été aussi l’objet de quelques bandes dessinés (dont celles de Lacaf et Moriquand et surtout celle, autoproduite de Romain Louvel en 2007) et de quelques documentaires. A ce jour, seul celui de Laurent Termignon et Thomas Turner reste le plus fidèle à la réalité historique et à l’esprit qui a motivé le voleur et le bagnard Jacob. Seulement, le documentaire Pourquoi j’ai cambriolé ? n’a jamais été édité. Mais il est visible sur le site web Dailymotion.

En février 2012, le journaliste Jacques Colombat signe encore un bien énigmatique Alexandre Jacob le forçat intraitable aux Editions Riveneuve.  L’ouvrage, préfacé par Lucio Uturbia, présente dans sa première de couverture un Jacob dans une posture toute lupinienne, surdimensionné et dominant les toits de Paris, tenant dans sa main un trousseau de fausses clefs, alors que le titre du livre laisse à penser que l’on va nous édifier sur l’histoire du bagnard 34777. Cette année 2012 Colombe de Dieuleveult poursuit sa thèse à l’Université de lettres de Rouen. Colombe travaille en effet sur les écrits de l’honnête cambrioleur.

Il va de soi que le lecteur qui voudrait approfondir sa connaissance d’Alexandre Marius Jacob devrait se déplacer dans les différents services d’archives français : aux Archives nationales, aux archives de la Préfecture de Police de Paris, aux Archives de l’outre-mer (les archives du bagne) et dans toutes les Archives départementales du pays ainsi qu’au CIRA (centre international de recherche sur l’anarchisme) de Marseille ou encore au centre d’histoire sociale de Paris et à l’Institut International d’Histoire Sociale d’Amsterdam. Mais il pourra assurément se reporter aux Ecrits de Jacob que publie L’Insomniaque en 1995 puis en 2004. Il s’agit là d’une véritable mine prouvant, si besoin était, que l’homme ne fut pas qu’un simple voleur, qu’un simple militant anarchiste et qu’un simple bagnard perdu dans la masse des réprouvés, victimes de la lutte des classes

Jacob Barricata n°12 [2]SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE

•I) Sources d’archives

•A) Archives publiques

Série colonies H (bagnes)

dossiers individuels de transportés et relégués :

dossiers nominatifs des internés au dépôt pénitentiaire de Saint Martin de Ré

•B) Archives privées et internationales

Jacob Barricata n°12 [2]•II) Sources imprimées

•A) Ecrits d’Alexandre Marius Jacob

•B) Ecrits et témoignages d’anarchistes

•C) Ecrits et témoignages sur le bagne

Jacob Barricata n°12 [2]•D) Presse quotidienne et périodique

4) Articles divers sur Alexandre Jacob (1925-1954)

•E) Témoignages et entretiens

Jacob Barricata n°12 [2]•III) Bibliographie non exhaustive