- Alexandre Jacob, l’honnête cambrioleur - http://www.atelierdecreationlibertaire.com/alexandre-jacob -

Le Procès d’Amiens 1ère partie

[1]La mise en scène du procès d’Amiens permet, comme l’affirme le livret de présentation du premier des deux cd accompagnant les Écrits de Jacob, de révéler la formidable rhétorique du voleur anarchiste. De facto, l’illégaliste peut, par une espèce d’inversion dialectique, mettre juges, avocats, jurés et témoins sur le banc des accusés. La saynète relatant cette comédie dramatique et judiciaire qui se tient du 8 au 22 mars 1905 est longue. Plus d’une demie heure ! C’est pourquoi l’équipe de l’Insomniaque a eu l’heureuse idée de la couper en deux et, dans cette première partie, nous pouvons ouïr une évocation de l’organisation de la bande des Travailleurs de la Nuit ainsi qu’un rappel des évènements qui ont conduit au démantèlement de la dite bande, nommé par la presse de l’époque « bande sinistre » ou encore « 40 voleurs » ou encore « bandits d’Abbeville ».

Cette dernière dénomination fait bien entendu référence au cambriolage Tilloloy qui précède de peu le drame de Pont Rémy et l’arrestation de Jacob à Airaisnes le 22 avril 1903, et non pas en mars de cette année comme il est affirmé dans ce morceau. Deux ans plus tard, l’appel des 23 accusés qui comparaissent devant la cour d’assises de la Somme permet à la presse de faire ressurgir la peur des anarchistes, peur qui s’inscrit bien évidemment dans le cadre d’un climat d’insécurité largement entretenu par ces feuilles à cinq sous. Et si l’on entend Pélissard et Clarenson dans cette première partie, c’est bel et bien Jacob, Alexandre Marius, dit Escande, qui fait le spectacle au grand dam des honnêtes gens chargés de l’envoyer au bagne ou à l’échafaud.

Disc_1_-_05_-_Le_proces-1.mp3 [2]

Livret de présentation,

premier cd des Ecrits,

Insomniaque, 1995

Morceau 5 et 6 : Le procès

les articles de presse de l’époque ont largement aidé à mettre en scène ce qu’un journaliste de l’époque qualifiait de procès renversé, « ce n’est pas la société représentée par les magistrats et les jurés qui jugent Jacob, chef des voleurs, c’est le chef des voleurs Jacob qui fait le procès de la société ». les déclarations des accusés sont rapportées avec le plus grand soin possible.