- Alexandre Jacob, l’honnête cambrioleur - http://www.atelierdecreationlibertaire.com/alexandre-jacob -

Pauvre Sylvain

[1]Mercredi 30 avril 2009 (supposons que ce soit la bonne année même s’il peut en être autrement vu que cela n’est pas précisé) Sylvain vient tout juste de terminer son mail sur le forum du site web : Ancêtres, le portail thématique. Il est bientôt dix heures. De toute évidence, le petit Sylvain est passionné par les grands criminels. Il est l’initiateur du topic sur ce sujet. Mais le petit Sylvain, pour qui la notion de crime recouvre les atteintes aux lois naturelles ou sociales (donc le vol et la rapine), a vite fait d’amalgamer anarchie et faits divers. Pour un peu il les  conduirait immédiatement (les illégalistes et autres) à la guillotine par le chemin biaisé de ses conceptions de comptoir. Mais seul Ravachol, parmi ceux cités dans ce papier, a embrassé la Veuve. Le petit garagiste lyonnais est passé de vie à trépas, le corps criblé d’honnêtes  pruneaux policiers (et néanmoins criminels selon la définition ici donnée). Pour ce qui est de l’honnête criminel Jacob et pourtant ardent défenseur du droit naturel à l’existence, Sylvain entre de plein pied et, visiblement bien volontiers, dans la longue liste des victimes de la lupinose. Un bien beau texte en perspective … 🙂 Où l’on retrouve un voleur au grand cœur délestant le bourgeois et le curé de leur besace bien remplie. Où l’on retrouve encore l’épistolaire railleur laissant à toutes ses victimes de petites notes vengeresses. Où l’on retrouve enfin un chroniqueur judiciaire d’origine normande qui n’a jamais rien chroniqué dans les salles d’audience des tribunaux d’assises.

[2]Ancêtres, le portail thématique

http://naaq.forumsactifs.net/proces-d-antan-f129/les-grands-criminels-des-siecles-passes-t68.htm [3]

Sylvain
Invité

Sujet: Les grands criminels des siècles passés

Mer 30 Avr – 9:58

Bonjour à toutes & à tous

Tout d’abord, je voudrais commencer ce sujet par une petite définition du terme criminel, qui ne couvre pas uniquement les crimes de sang mais tout ce qui est contraire aux lois naturelles ou sociales.

Ceci étant posé, je vais vous présenter ce matin l’ancêtre du grand Arsène Lupin, le vrai celui-là qui s’appelait Alexandre JACOB :

Avec Ravachol et Bonnot, Alexandre Jacob est l’un des trois malfaiteurs français les plus célèbres de la Belle Epoque. En l’espace de trois ans, en compagnie des Travailleurs de la nuit, ses acolytes, il va marquer le monde des enquêtes policières, tout autant que celui de la littérature.
Les longues traversées effectuées par les navires sur lesquels Jacob, encore très jeune, embarque comme mousse, lui permettent de s’adonner à sa grande passion : la lecture d’ouvrages anarchistes.
De retour à Marseille en 1899, et bien décidé à ne plus quitter la terre ferme, il commet ses premiers larcins. Un an plus tard, l’expérience lui a déjà fourni des méthodes implacables, qu’il compte bien utiliser dans sa carrière de malfaiteur.

Et cette carrière parle d’elle-même : sans jamais utiliser d’arme à feu, revêtant s’il le faut les habits de l’homme d’église ou du mondain, Jacob réalise quelques cent-cinquante-six vols en trois ans. Cent-cinquante-six fois il laisse sur les lieux de l’infraction une note explicative destinée à ses victimes. Mais un soir d’avril 1903, la bande des Travailleurs de la nuit est arrêtée à Abbeville.

Un peu moins de deux ans après cette arrestation, Jacob et ses complices comparaissent devant la Cour d’assises d’Amiens. Le 8 mars 1905, refusant l’autorité de la cour, puis se moquant ouvertement de chacun des cent-cinquante-six témoins à charge appelés à la barre, l’accusé principal n’a aucun mal à s’attirer la sympathie du public.

Le même jour, sous les yeux d’un jeune chroniqueur judiciaire nommé Maurice Leblanc, Jacob se livre à une apologie du vol, qu’il estime indispensable à une juste redistribution des richesses. Comme les feuilletons littéraires de l’époque sont intimement liés à l’actualité des faits-divers, Leblanc n’a plus qu’à rassembler ses notes et créer le personnage d’Arsène Lupin.

Quand le verdict tombe, Alexandre Jacob apprend qu’il est condamné au bagne à perpétuité. Il en ressortira toutefois vingt-trois ans plus tard pour s’installer à Bois-Saint-Denis, où il meurt en 1952.

Si, du temps de ses délits, Jacob se cachait sous le pseudonyme d’Attila, son véritable nom pâlit aujourd’hui dans l’ombre d’Arsène Lupin.

Si vous voulez vous replonger dans les aventures d’Arsène Lupin, bonne lecture, je crois qu’il doit bien y en avoir une douzaine de roman… prolifique le Maurice, surtout quant on sait qu’il n’a évidemment pas écrit que ça

Bonne journée,

Sylvain