- Alexandre Jacob, l’honnête cambrioleur - http://www.atelierdecreationlibertaire.com/alexandre-jacob -

Honnête erratum ?

[1]Ou bien petite méprise ? Le dernier catalogue du Club du Livre Libertaire [2]offre à ses lecteurs la possibilité de pouvoir acquérir les rééditions des Ecrits de Jacob (Insomniaque, 2004) et d’Un anarchiste de la Belle Epoque (Editions Libertaires, 2005).

Mais le CLL commet une bourde grossière dans la présentation du premier ouvrage en affirmant que le second est « la seule biographie complète » de l’honnête cambrioleur.

 Loin de nous l’idée de frustration vis-à-vis de notre biographie parue aux éditions de l’Atelier de Création Libertaire en 2008. Mais rappelons au CLL ce que lui-même signale en 2009 dans la présentation de l’ouvrage d’Alain Sergent. Ce livre, publié originellement au Seuil en 1950, a été conçu « du vivant de Jacob ». Il manque donc quatre ans de la vie de l’ancien illégaliste devenu marchand forain dans le Berry. L’écrivain ne pouvait imaginer qu’il allait provoquer deux rencontres primordiales pour le vieux Marius de Bois Saint Denis : celles avec Robert et Josette Passas.

L’ouvrage, très loin d’être exempt de tout reproche, doit donc d’abord être considéré comme une source. Il constitue une recomposition de l’image de l’illégaliste Jacob, qui a certes confié ses souvenirs à André Mahé-Alain Sergent, ancien collaborateur (il a appartenu au PPF puis au MSR) reconverti dans l’écriture. Depuis, Bernard Thomas (1970 et 1998) et William Caruchet (1993) ont fini de compléter le portrait d’un aventurier hors norme, voire même lupinien. Sergent évoque d’ailleurs dans les premières pages de son œuvre l’envie de sortir du cadre strict d’une histoire politique du mouvement libertaire dont il venait de sortir le premier tome aux éditions du Portulan.

Un anarchiste de la Belle Epoque [3]Un anarchiste de la Belle Epoque est un ouvrage fondamental. Fondamental parce qu’il évoque des faits. Et nombre d’entre eux sont vérifiables dans les divers services d’archives. Pas tous parce qu’un cambriolage, par exemple, pour être relevé, doit d’abord être signalé à la police, se retrouver dans la presse, etc. Les faits avérés prouvent néanmoins que l’honnête cambrioleur ne mentait pas. Les faits avancés par Sergent sont donc largement crédibles. Mais son livre ne constitue en rien une biographie complète