- Alexandre Jacob, l’honnête cambrioleur - http://www.atelierdecreationlibertaire.com/alexandre-jacob -

Marius et Alexis

Marius Jacob, Amboise 1935 [1]Alexis Danan [2]Les deux lettres d’Alexandre Jacob à Josette Passas qui suivent, évoquent la rencontre de l’ancien bagnard avec Alexis Danan à Amboise. Nous avons déjà mis la première en ligne (24 avril dernier). Jacob y avoue avoir cambriolé le château des rois capétiens ainsi que de nombreuses autres demeures dans le Val de Loire. Mais, en 1935, ce nouveau « Jean Valjean » ne fait que poser son barnum au pied du royal édifice. La seconde missive de Jacob explique en outre l’anachronisme du prénom Marius accolé à la période des Travailleurs de la Nuit et du bagne, et repris depuis dans de nombreux papiers sur l’illégaliste. Alexandre ne devient ainsi Marius que pour des raisons d’ordre professionnel … et tout cela est bien légal.

 

le château d\'Amboise [3]Sans date, le 16 (1954 février ou mars ?)

 Nous ne sommes pas du même siècle. Là où vous voyez du normal, du très naturel, j’y vois moi de l’anormal, de l’extravagance, un danger provoqué, suscité. Cela me dépasse. (…)

Si je connais le château d’Amboise ? J’en ai été le propriétaire en 1902 pendant trois à quatre heures. Alexis Danan l’a visité. Tous les dimanches, nous y garons la voiture à ses pieds.

 

Jeudi matin, 18 mars 1954

 Santé parfaite. Tu as du mal à me lire. Danan n’a pas eu d’aventure au château d’Amboise. Il l’a « visité » tout simplement. Il y avait avec nous le photographe de Voilà, un Hongrois qui paraissait un as de la photo. Il était aussi acrobate car je l’ai vu se coucher à terre, se lever à demi, se recoucher et rebondir comme un diable. (…) Danan, à part quelques articles dans Franc Tireur, s’est entièrement voué au sort de l’enfance en général et délinquante en particulier. (…)

Ici, on m’appelle Marius. Pourquoi je n’ai pas conservé Alexandre ? Par économie. Le constructeur du barnum me demandait vingt cinq francs par lettres. Alors j’ai choisi Marius plutôt qu’Alexandre. Tu vois comme c’est simple