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Pour un municipalisme libertaire
LE MONDE LIBERTAIRE n° 1341 du 18 au 24 décembre 2003

HOMO MUNICIPALIS

S’il y a des choses que nous pouvons faire sans attendre la révolution, faisons-les. En rééditant Pour un municipalisme libertaire de Murray Bookchin, Mimmo Pucciarelli renoue avec l’idée de définir concrètement des dynamiques permettant de construire des espaces, ici et maintenant, où l’on pourra mettre en pratique nos principes. Il se réfère aux élections municipales de 2001 où l’on a vu apparaître des listes se réclamant de la « démocratie directe ».

Certes, l’idée de révolution est bien battue en brèche, mais n’y a-t-il pas un malentendu sur ce que l’on entend par-là ? Car l’Histoire poursuit sa route. S’il y a une révolution à venir, elle ne ressemblera en rien à celles du passé. Nous sommes en retard d’un imaginaire, c’est sûr ! Ce filon est encore à creuser.
Aujourd’hui, il est possible, n’en doutons pas, de faire vivre un certain municipalisme libertaire dans les quartiers et dans les petites villes, mais nous en restons toujours à la théorie... Où sont les exemples ?
Murray Bookchin minorise le lieu de production pour dire que « c’est dans cet environnement le plus immédiat de l’individu, dans la communauté, le quartier, dans la ville ou le village, à la frontière floue où la vie privée se fond lentement dans la vie publique, que se trouve le lieu authentique d’un fonctionnement à la base... » Mais une simple citation est trompeuse : Bookchin n’ignore pas les intérêts exclusivement économiques et les différences de classe. Pour lui, toute révolution passée s’est manifestée par un double pouvoir : d’une part, sur le lieu de travail, par le soviet, le conseil ou le syndicat des travailleurs, d’autre part sur le lieu de vie, la commune, la localité. Le second lieu serait plus révolutionnaire que le premier qui est surtout défensif. Quand, en 1984, Bookchin écrit son texte, il misait sur le jaillissement de « nouveaux mouvements sociaux » qui pourraient transcender les intérêts particuliers et donner naissance à un « peuple » libertaire. Qu’en est-il maintenant ?

André Bernard