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Journal d’un insurgé
LE SOIR D’ALGERIE du 16 juin 2005

Le Soir d'Algérie 16 juin 2005

Khelifa Benamara : le romancier de la steppe est de retour

L’auteur de la grande mue et de la parole étranglée resurgit de l’univers poussiéreux de la steppe. Khelifa Benamara, le romancier des ksars, revient cet été chatouiller les mémoires austères. Son nouveau roman Journal d’un insurgé replonge le lecteur dans un passé douloureux où la violence du verbe étouffe parfois le cliquetis des armes.

Le Journal d’un insurgé est un œuvre de fiction mais qui a le mérite d’être réaliste, c’est l’histoire de « deux amis épris d’idées libertaires et réfractaires à tout pouvoir contraignant qui vivent dans un pays ravagé par une grave crise politique où le régime autoritaire incrusté depuis des décennies est vivement contesté par une opposition aux tendances totalitaires ». Khatir l’insurgé franchit « la ligne de démarcation », entre dans l’engrenage de la violence et cherche à la justifier. Pour Khaled, qui est pourtant un opposant irréductible au régime, il n’est pas question de substituer une violence à une autre. En privilégiant la voie de la violence, Khatir s’est mis au ban d’une humanité qu’il prétend défendre.

Khaled « privilégie la paix sur la liberté » et mise sur le facteur temps et l’évolution progressive des mentalités qui entraînera fatalement la victoire de la démocratie. L’auteur dans cette œuvre de fiction tente de faire entendre un autre son de cloche que celui du sempiternel discours officiel, pour réduire le mécanisme d’incompréhension qui a provoqué la fracture sociale et amené la nation au bord de l’implosion. Khelifa Benamara, cette fois-ci, a provoqué du fond des dunes de sa steppe natale non pas une tempête de sable, mais une cascade de réalités que le lecteur découvrira dans « un bled minuscule » et figé dans le temps que ses habitants présomptueux prennent pour le « nombril du monde ». Dans ce pays livré au silence des cimetières, les gens déterrent leurs propres morts et détruisent leurs propres ksars. Dans le Journal de l’insurgé, les nouveaux Huns sont passés dans la steppe.

M. Zenasni